A`udhu billahi min ash-shaytaan ir-rajeem
Bismillahi 'r-Rahmani 'r-Raheem
Nawaytou'l-arba`een, nawaytou'l-`itikaaf,
nawaytou'l-khalwah, nawaytou'l-riyaadah, nawaytou's-soulook, nawaytou'l-`ouzlah
lillahi ta`ala fee hadha'l-masjid
A chaque fois que vous prononcez ces paroles avec une
intention sincère et que vous vous asseyez pour vous souvenir d'Allah swt,
considérez ce lieu telle une musalla, une mosquée, et il en sera ainsi. Allah
transformera ce lieu en un lieu d'adoration, un lieu de ibadaat, et
cela sera récompensé. Lorsque vous priez dans une mosquée ou à la
jama`at
, vous êtes plus récompensés que si vous priez seul. En autant que vous maintenez votre intention, le lieu ce transforme donc en une musalla, et Allah manifestera des tajallis d'adoration sur ce lieu.
Cela est arrivée à Sayyida Maryam (as): elle n'était pas prophète mais sa niche
devint un lieu saint par ses prières et son adoration d'Allah.
Imaginez donc un moment si vous transformiez
vos propres coeurs en lieu d'adoration, si vous transformiez vos coeurs en
musalla. Qu'arriverait-il? Nous avons dit que ceci est une maison, et que c'est
un lieu où l'on vient pour s'assoir et se rappeler d' Allah et Son prophète
(saw). Nous disons Nawaytou'l-arba`een, nawaytou'l-`itikaaf,
nawaytou'l-khalwah, nawaytou'l-riyaadah, nawaytou's-soulook, nawaytou'l-`ouzlah
lillahi ta`ala fee hadha'l-masjid . “Dans cette mosquée.” Il est assuré que
cet endroit se transformera en une mosquée. Si le coeur est transformé en une
mosquée, en un lieu de rappel d'Allah, alors se manifestera la hadith du
Prophète (saw): "maa wasi`anee sama’ee wa laa ardee wa laakin wasi`annee
qalbi `abdee al-mou’min - Ni les cieux ni la terre ne peuvent me contenir, seul le coeur fidèle de M serviteur peut Me contenir”
Les cieux et la terre ne peuvent certainement pas contenir
le Créateur. Cependant Allah a dit: " [24.35] Allah est la Lumière des
cieux et de la terre
." Allah transformera vos coeurs en récipients capables de recevoir
Ses manifestations. Pour faire une comparaison scientifique: le
coeur devient comme une antenne parabolique qui envoie de
l'information au receveur et qui enregistre ces canaux. Puis à chaque
fois que vous l'ouvrez, ces canaux de communications apparaissent.
Tous les canaux célestes qu'Allah envoie au coeur du
croyant peuvent être observés, vous pouvez les entendre, les voire et les
sentir. Mais de quoi avez-vous besoin? Il faut une télé. Où
est la télé, cet outil de projection? Notre cerveau est notre télé.
Quand le coeur reçoit et manifeste la volonté, le cerveau s'exécute sur
le champ et ordonne au système nerveux et à chaque partie du corps de
fonctionner.
Les Awliyaoullah, les
Saints, fonctionnent de la sorte. Sayyidina Oumar (r) de Madina disait à son
general au Sham
,
"alzam al-jabal
,
reste avec la montagne." Sariyya entendait Sayyidina Oumar (r) sans le voir.
Sayyidina Oumar (r), lui, entendait et voyait car il était bien branché sur sa
tv.
Allah a donné l'héritage des Sahabas, les compagnons aux Mou`min
(croyants), il faut toutefois faire quelques efforts à fin de s’élever au
niveau de l'Imane (foi). Nous en sommes encore au niveau fondamental,
aux cinq pilliers de l’Islam. Au-delà de ce niveau il y a les niveaux
de l’Imane et Ihsane (l'excellence) qui sont importants.
Un enfant à l’école passe de la première année à la 2e, à la 3e, à la
4e etc...jusqu’au secondaire et puis le collège, l’université et un jour
il est…docteur.
Nous, nous ne sommes qu’à la maternelle et nous demandons à voir ce
que les Awliya voient. C’est le problème qui se pose dans toutes
les période de l’histoire. Pourquoi son propre peuple, les Qouraych,
se sont montés contre le Prophète (saw) ? Eux n’étaient même pas digne du
niveau de la maternelle. C’étaient des sauvages. Comment auraient-ils
pu croire au message céleste alors qu’ils ne voyaient rien. Pourtant
Allah swt à ouvert le cœur de quelques uns parmi eux.
Qui furent les premiers hommes à accepter l’Islam? Sayyidina Abou Bakr
(r) et Sayyidina Ali (r). Et la première femme? Sayyida Khadija (r).
C’est avec eux que le Prophète (saw) a commencé l’éducation à un niveau
supérieur à celui de la maternelle. Il a dit « Mes Sahabas sont
comme une constellation dans un ciel sombre ». A toute époque, il y
en avait qui ne voyaient pas, parce qu’ils en étaient à un niveau
élémentaire…ça dépassait leur esprit.
Supposons que nous sommes tous à l’école primaire ou au secondaire
et que Dr. X vient pour nous donner une conférence sur le cœur et
l’être humain. C’est un expert, un cardiologue ; il peut parler de
ce sujet sans arrêts jusqu’au petit matin. Mais nous qui ne sommes
qu’au secondaire, nous ne pouvons recevoir ce qu’il nous présente…c’est
peut-être parce que nous sommes incapables de comprendre.
Les gens aujourd’hui ne font que nager près de la cote des
5 obligations. Maqaam al-Imaan (niveau de la foi) est
l’océan, maqaam al-Islam (niveau de la soumission à Allah)
c’est la plage et la plage qui se trouve de l’autre coté de l’océan
c’est maqaam al-Ihsan. Voila les 3 dimensions de la religion.
Celui qui parvient à rejoindre maqaam al-imaan et maqaam al-Ihsan
recevra un savoir extraordinaire, un savoir céleste.
Le Prophète (saw) a dit: A`oudhou billahi min `alimin bil-lisan jahlan bil qalb.
"Je prends refuge en Allah d’un savant érudit avec sa langue, mais avec un
coeur ignorant. » Une personne jahoola fil qalb. Son coeur est sec,
ignorant et sans lumière. Il n’a fait que mémoriser des mots qu’il emploie
bien et avec lesquels il égare les gens. C’est la définition d’un mounaafiq
(hypocrite), quelqu’un qui parle islamiquement, mais qui n’agit pas en fonction
de ce qu’il prêche. Par contre, on est pas nécessairement munaafiq parce qu’on
ne fait pas tout ce qu’on dit. C’est un problème parmi les musulmans à l’heure
actuelle : nous ne renforçons pas notre intérieur. Nous regardons la coquille,
mais pas les batteries qui sont à l’intérieur. Comme une personne avec une
belle barbe, des yeux d’une belle couleur, mais dont les piles on besoin d’être
rechargé. C’est normal pour tous qu’avec le temps, les piles perdent leur
charge électrique. A sujet, le Prophète (saw) s’est adressé à Sayyidina
Abou Hourayrah (r), Sayyidina ibn Abbas (r) et Sayyidina Abou Bakr (r) et
leur a demandé : Que pensez-vous de ce verset du Saint Coran
« alladhina yadhkourouna Allah Alladhina yadhkourouna
Allaha qiyaaman waqou`oudan wa `ala jounoubihim wa yatafakkarouna fi khalqi
as-samaawati wa’l-ardi rabbana ma khalaqta hadha baatilan soubhaanaka faqina
`adhaaba an-naar
»
Celui qui, debout, assis, couchés sur leurs cotés,
invoquent Allah et méditent sur la création des cieux et de la terre, disant:
‹Notre Seigneur! Tu n'as pas créé cela en vain. Gloire à Toi! Garde-nous
du châtiment du Feu.. [3:191]
C’est à dire, ceux qui dans toutes les postions, à chaque instant
de leur vie, pas uniquement une demi-heure ou beaucoup moins (ce qui est
quand même OK). Car il y en a qui invoquent leur Seigneur tout le temps.
Sayyidina Abou Hourayrah (r) répondu à la question du Prophète (saw) ,
et ce dernier lui dit « Tu seras récompensé de l’équivalent d’un mois
d’adoration avec cette heure d’adoration ». Ensuite ibn `Abbas (r) répondit
et le Prophète (saw) lui dit: « Tu seras récompensé par l’équivalent d’une
année d’adoration ». Quand vint le tour d’Abou Bakr as-Siddiq il lui dit «
Ce sera comme si tu avais passé 70 années dans l’adoration ».
Je pense que
vous êtes à présent très curieux d’entendre quelles étaient les réponses de ces 3
hommes:
-
La réponse
de Sayyidina Abou Hourayrah (r), fût “Je louange Allah pour Sa Grandeur- l’univers est
immense”.
-
Celle de Sayyidina ibn Abbas (r) fût « Lorsque je médite sur
ce verset, je commence à constater l’unicité d’Allah dans chaque étoile, dans
la lune, dans le soleil, dans les constellations….je vois Sa Grandeur dans chaque détails…
»
-
Abou Bakr (r), lui, avait répondu « Je deviens
apeuré devant Celui qui a crée toutes ses étoiles…moi qui commet des péchés.
Je crains de pécher et je me sens égaré car je ne suis pas la volonté de mon
Seigneur (alors qu’Allah Lui-Même l’a appelé as-Siddiq
).
Comment avons-nous
le pouvoir de pécher devant Allah? Je me sens moi-même misérable, mais j’ai plus
de peine encore pour le reste de la Oummah, la nation. Alors je demande à Allah que les
flammes de l’enfer se déchaînent sur moi et que tous les autres soient épargnés. »
C’est à lui que le Prophète (saw) dit « Tu seras récompensé de l’équivalent de
70 années d’adoration ».
Nous sommes
incapables de passer toute notre vie dans l’adoration. Cependant nous pouvons
passer une heure ensemble ici et accomplir plus que les cinq pilliers. Hier j’ai
prononcé un discours à la mosquée. J’étais très surpris et comme je l’ai
toujours dit, je le dis encore et le répéterai, les convertis sont beaucoup
mieux que nous. Ils sont le signe qu’Allah les aime et qu’ils les a guidé vers
la hidayah
… Après ce discours, deux de ces
personnes sont venues à moi en larmes. Ils se disaient être de mauvaises
personnes et qu’ils ne parvenaient pas à en faire assez. J’étais très surpris de
les voir s’en prendre à eux-mêmes de la sorte. Ils pensent d’une façon que
nous n’avons jamais pensé….j’ai moi même 65 ans et je n’ai jamais pensé ainsi.
Ils se
considèrent mauvais alors qu’ils se sont convertis à l’Islam et qu’ils ne
manquent jamais une seule prière. Nous ne pouvons pas juger les gens…
laissons-les entre les mains d’Allah swt, c’est Lui qui les jugera comme il Lui
plaira…
Dr. Anwar m’a posé une question : « A quel âge vous avez rencontré
Cheikh Nazim ? »
La première fois j’avais 11 ans. Mon oncle était à la tête des affaires
religieuses au Liban et il avait l’habitude de prier Dhour et Asr
dans la plus grande mosquée de Beirut. Un jour, alors que mon frère et moi
étions en train de prier derrière mon oncle, un jeune cheikh à la barbe
noire est venu s’asseoir et prier. Nous ne le connaissions pas. Quand il eut
finit sa prière, il regarda mon frère aîné qui à l’époque avait 22 ans et
lui dit son nom. Puis il regarda mon autre frère et lui dit son nom et enfin
il me regarda moi et me dit « Mon cheikh vous a convoqué ».
Il nous nomma sans nous connaître, c’était le miracle, karamah, qui
nous connecta à son cheikh, notre Grandcheikh. J’avais 12 ans quand je rendis
visite à Grandcheikh à Damas pour la première fois, et voila maintenant 50 ans
que je connais Mawlana Cheikh Nazim et Grandcheikh. Pendant toutes ces années
ils ont fait entrer des centaines de milliers de personnes dans l’Islam, qui
pour la plupart n’avaient pas d’origine musulmane. Ils ont aussi eu beaucoup
d’étudiants musulmans. Voila l’environnement dans lequel j’ai grandi,
Alhamdulillah, et qui perdure encore et nous espérons qu’Allah swt
nous perfectionne et nous guérisse de toutes nos maladies physiologiques et
spirituelles.
Car tout comme il y a des maladies physiologiques, il y a aussi des
maladies spirituelles. Il y a 500 prescriptions qu’Allah nous a commandé de
suivre et 800 interdits. Pour chacun de ses 800 interdits correspondent 800
maladies graves. Chaque interdit est comme une maladie grave. J’ai souvent
entendu Grandcheikh dire qu’Allah et Son Prophète (saw) se réjouissent tellement
quand on arrête de commettre un péché et que se retenir vaut plus que toutes
les prières de nafl, Car, il est très difficile de se retenir de
pécher alors qu’il est très facile de prier. Il y a une histoire du temps de
Bayazid al-Bistami (q), il y a plus de 1000 ans qui raconte l’aventure d’un
ivrogne. Son village était affligé par la famine et les enfants mourraient
de faim, tout comme en Afrique de nos jours. Il n’y avait ni récolte ni
aucune nourriture. Un hadith de Sayyidina Mouhammad (saw) raconte que lorsqu'il
y a une sécheresse il faut prier Salaat al istasqaa, la prière pour
recevoir la pluie. Cette prière est accomplie dans plusieurs pays, c’est
la Sounnah du Prophète (saw). On fit donc appeller
Bayazid al-Bistami (q) pour accomplir la Salaat al-istasqaa.
Ce dernier se trouvait en séclusion dans un puit et rien sur terre ne pouvait
le déranger. Les villageois se sont adressés à lui :
-« Nous savons qui tu es et nous savons que tu es le plus pieux parmi nous.
Pourrais-tu accomplir Salaat al-istasqaa ? ».
- Il répondit « Laissez-moi tranquille, je suis occupé ».
-
« Occupé avec quoi ? Tu es dans un puit ! »
Il était occupé avec l’invocation d’Allah, mais eux ne le comprirent
pas et ils reposèrent la même question. Cette fois il répondit :
- D’accord, je vais faire une du’a mais j’ai besoin de quelqu’un pour dire Amine. Qui va dire Amin ?
- Nous pouvons tous dire Amine.
-Non, j’ai besoin de quelqu’un qui puisse me convaincre qu’il n’a jamais
pécher dans sa vie.
Où trouver une telle personne ? Ils cherchèrent un converti, un vieil
homme borgne qui prononça la shahada et le lui présentèrent :
- Ya Abayazid, je suis ici pour dire Amine
- Qui es-tu pour dire Amin ? Je requiers quelqu’un qui n’a jamais
fauté dans sa vie.
Nous péchons et puis nous nous repentons et ensuite nous commettons
d’autres péchés. On ne peut pas dire « Je n’ai jamais fait ça…. »
Seul le Prophète (saw) est sans péché. Uniquement les prophètes.
Tous les autres ont fauté.
L’homme borgne reprit:
-Je suis en mesure de prononcer Amine.
- Es-tu sure que tu n’as jamais fauté?
- J’ai fait tawba.
- Et après tu n’as rien commis de mal ?
- Si une fois, mais je me suis repentis par la suite.
- Quelle était cette faute ?
- Un vendredi que je me rendais à la mosquée, mon œil s’est accroché à du
linge qui pendait derrière une maison. (A cette époque il n’y avait pas de
sèche-linge. Il n’y en a toujours pas dans les pays en développement.
A la place, ils sèchent le linge sur des fils. Au Pakistan, en Inde…..même
à Singapour, un pays pourtant civilisé. C’est un péché.
Dr. Akbar, vous pendez votre linge ? Ici vous avez un sèche-linge, mais au
Bangladesh ? Vous pendez votre linge à Chypre ? Dr. Anwar, au Pakistan,
vous pendez votre linge ou non ?) J’y ai vu des sous-vêtements féminins et
j’ai senti monté en moi des désirs répréhensibles. J’ai su à ce moment là
que j’avais fauté. Alors je suis rentré chez moi, j’ai acheté une lance
que j’ai faite chauffer à blanc et avec laquelle je me suis crevé l’œil.
C’est ainsi que je suis devenu borgne.
- Tu es apte à prononcer Amine après moi.
Abayazid (q)
fit la du’a, l’homme borgne dit Amin et la pluie s’en suivit… c’est une histoire
vraie.
J’ai moi même assisté à un miracle semblable, sans pour autant
m’être crevé l’œil. C’était en 1978, j’étais avec
Mawlana Cheikh Nazim au hadj…non non ce n’était pas un Hajj
mais une Oumrah et nous étions ensemble à Jeddah. Nous avons
parcouru 80 km le vendredi pour arriver à Mecca et accomplir la Oumrah. Nous avons entamé la 1e tawaaf, puis la 2nd,
puis la 3e et ensuite Mawlana Cheikh Nazim s’est arrêté devant Bab
al-Moultazam. Il leva son regard vers le ciel et il dit : « Ya Rabbi, nous
sommes venus jusqu’ici et nous nécessitons Ta baraka
et Ta Miséricorde. Envoies-nous de la pluie
pour recevoir Ta baraka
et Ta miséricorde à la Kaa’ba » Il pria pendant 5 minutes. « O Allah, envoies
Tes anges de la pluie pour l’amour de Ton Prophète (saw) . » Le ciel était
jusque là bleu clair. Il finit de prier et nous avons continué avec une 4e
tawaaf. Dès que nous l’eûmes complétées, des nuages orageux envahirent
le ciel et il se mit à pleuvoir. Ce fut un évènement historique en Arabie
saoudite, le niveau d’eau est monté jusqu’à la ceinture et dans les rues, les
voitures furent emportées.
Quand un Walioullah demande quelque chose à
Allah, Allah le lui accorde. Allah les a mentionné dans le Saint Coran :
Mina al-moumineena rijaalun sadaqoo ma `ahadoo Allaha `alayhi.[33.23]
Il est, parmi les croyants, des hommes qui ont été sincères dans leur
engagement envers Allah.
Ils n’ont jamais brisé leur engagement envers Allah. Nous
demandons à Allah de nous envoyé Sa miséricorde, à nous Ses serviteurs, faibles
pécheurs. Qu’Allah nous pardonne.
Fatiha.
Cheikh Mouhammad Hisham Kabbani
Le 24 mai 2007, Fenton, Michigan
:: Ch. Hisham Kabbani ::